Il semble aller de soi que les surfeurs soient écolos. En effet, la nature étant leur terrain de jeu, il paraîtraitrait logique que la préservation de l'environnement soit au centre des préoccupations du surfeur.

 

Cela, les grandes marques de surf l'avaient déjà compris dans leurs années florissantes, elles pouvaient se prétendre « green » tout en continuant de produire des t-shirts de qualité médiocre au Bangladesh. Puis dès que la crise commença à poindre son nez, de licencier à tour de bras leurs employés dans les Landes et au Pays-Basque.

 

Mais le consommateur est plus éclairé que dans les années 90, il veut consommer durable. Ainsi, de petites entreprises émergentes commencent à proposer des articles surf écoresponsables et tirent qualitativement tout un marché vers le haut. Aujourd'hui, une compagnie ne peut plus simplement surfer sur son image surf si elle veut rester concurrentielle, elle doit investir dans le développement durable.

 

Je vais donc détailler quelques-unes des marques de surf qui sont engagées dans la recherche de matériels moins polluants. Je ne dis pas que tout est parfait, loin de là, mais des progrès sont faits et il convient de les saluer et de les encourager. C'est ainsi qu'à la Ki Surf School, et via le réseau Eco-Safe Surfing, mes élèves sont équipés avec des produits de qualité, qui durent dans le temps ou qui sont éco-sourcés.

 

Les combinaisons de surf

 

Ici, le pionnier de la combinaison libérée de l'industrie pétrochimique, c'est Patagonia, une marque qui réinvestit une partie de ses profits dans la défense de l'environnement et le soutien d'actions citoyennes dans de nombreux pays. Elle exploite des plantations d'hévéa au Guatemala pour produire le caoutchouc naturel qui composera ses combinaisons, plantations encadrées elles-mêmes par un label éco-responsable, le Forest Stewardship Council. Dans de nombreux pays, la monoculture de l'hévéa est en effet synonyme de déforestation et de pollution au polyphosphate, il convient donc en effet d'encadrer également l'exploitation de cette matière première.

 

Soorüz est une marque française, pionnière dans le néoprène naturel issu de la récupération et de la transformation de poudre de coquille d’huître issue de parcs ostréicoles en Asie. Le recyclage de matériaux tels que le polyester, le néoprène limestone (calcaire) entrent également dans la composition de ses combinaisons.

 

Une autre marque française, Picture Organic, est également pionnière dans la recherche de matériaux innovants, issus du recyclage (bouteilles plastique, filets de pêche) ou de la filière bio et propose des articles textile ou néoprène de qualité.

 

Les planches de surf

 

Là, on est encore loin de la planche bio. Rappelons qu'une planche en bois est lourde tandis que la mousse et résine polyester ont des propriétés de légèreté qui ont révolutionné la manière de surfer. Les figures aériennes issues du skateboard en sont la meilleure illustration.

 

A Anglet, la marque Notox fabrique, avec sa gamme Korko, des planches entièrement recouvertes de liège, en lieu et place de la fibre de verre et résine polyester qui sont des matériaux polluants. Les propriétés adhérentes du liège dispensent le surfeur de tartiner sa planche de wax et cette matière absorbe également plus facilement les chocs qu'une planche classique en dur, ce qui limite les risques de blessures. C'est l'aspect qui m'avait intéressé lorsqu'aux tous débuts de la planche, Notox m'avait fait tester le matériel.

 

Ce n'est pas 100% bio-sourcé mais constitue tout de même une grande avancée dans la recherche de planches plus respectueuses de l'environnement.

 

Les planches Notox sont également recouvertes de fibre de lin française au lieu de fibre de verre, 50% de pains de mousses recyclés entrent dans la composition des planches et de la résine à 56% d'origine végétale est utilisée. On peut dire que la marque se place comme un leader dans la recherche et développement de la filière écoresponsable du surf.

 

 

D'autres enseignes de surf françaises proposent des planches composées de matériaux recyclés et bio-sourcés : Nomads-Surfing ou encore Yuyo qui réduit la quantité de matière utilisée grâce à l'utilisation de l'impression 3D.

 

Les accessoires en plastique recyclé

 

Les leachs tout d'abord, avec la marque Kuntiqi, basée en Espagne. A noter que dans son sillage, d'autres marques de la filière éco-responsable proposent également des leachs en matériaux recyclés.

 

Les dérives en filets de pêche de Nomads-Surfing, les dérives en plastique recyclé Adaoz Wave, fabriquées au Pays-Basque.

 

La wax bio

 

Simon fabrique Simwax, une wax artisanale et écologique composée de cire d'abeille et de résine de pin landaise. C'est le pionnier de cette technologie. Made in Les Landes, à Saint-Julien-en-Born !

 

Greenfix utilise également de la cire d'abeille dans la composition de ses pains de wax produits dans le 64 et commence diversifier la gamme de ses produits écoresponsables.

 

 

Températures de 42 degrés au mois de juin à Hossegor, suivis de chutes de grêlons de la taille de balles de golf en Gironde, weekend à la plage en tshirt au mois de février, les gens ont de moins en moins envie de consommer jetable et polluant.

 

On se rend compte que les énergies vertes ne sont pas toujours si vertes que ça, je pense aux batteries électriques, néanmoins, il existe dans le surf des alternatives pour s'équiper de manière plus responsable, et cela englobe aussi l'impact social. En effet, une démarche durable se préoccupe de l'impact environnemental mais également social de sa chaîne de production et de distribution.

 

Tout n'est pas produit ici, loin s'en faut, mais encourager ces entreprises dans leur action permettra peut-être dans le futur de réaliser des infrastructures de production sur le territoire français ou européen.